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Le Brésil et le Venezuela, deux puissances contestatrices de l'Ordre mondial

INTRODUCTION

1. L'IDÉOLOGIE COMME BASE D'ACTIONS POUR CES DEUX PROTAGONISTES ?

2. L'UTILISATION DES RESSOURCES GÉO-ÉCONOMIQUES POUR LA CONSTRUCTION DU MONDE MULTIPOLAIRE

3. LE RÔLE DES STRUCTURES INSTITUTIONNELLES

4. LA DIPLOMATIE COMME OUTIL POUR ATTEINDRE LE MONDE MULTIPOLAIRE

CONCLUSION

INTRODUCTION

Le Brésil et le Venezuela sont deux puissances régionales sud-américaines, quoique possédant des caractéristiques différentes. Le Brésil, puissance latino-américaine dominante, peut être clairement défini comme grande puissance émergente, tandis que le Venezuela bénéficie plutôt d'un statut de puissance moyenne. Cependant, c'est principalement ce dernier qui, parmi les États d’Amérique-du-Sud, aspirait à jouer un rôle de leader local. Il se comprend alors que la volonté du Brésil, qui est d'empêcher que le Venezuela puisse contester son statut de meneur local, l'ait amené à tenter de contenir l'influence de son voisin bolivarien. Le souhait des deux nations est de se diriger vers l'établissement d'un ordre international multipolaire, caractérisé par une redistribution plus équilibrée de la puissance. Cette réalité contradictoire pose la question suivante : « Le Brésil et le Venezuela, deux Puissances contestatrices de l'Ordre mondial : quid de leurs visions pour la construction d'un Monde multipolaire ? ». Tandis que le Venezuela conteste les fondements-mêmes du système international actuel, incarné par les structures établies par les États-Unis, la posture du Brésil est, quant à elle, plus modérée : à l’opposé du Venezuela, le Brésil appelle à des réformes importantes de l'ordre global actuel, tout en gardant ses structures fondamentales actuelles. Le but de cette analyse est de répondre à la question qui nous est posée en mettant l'accent sur le concept théorique de multipolarité dans les relations internationales, étroitement lié à celui de l'équilibre des puissances. Ce dernier point, observé sous l'angle réaliste des relations internationales, est un travail de recherche qui inclura les facteurs appartenant aux perspectives libérales et identitaires.

1. L'IDÉOLOGIE COMME BASE D'ACTIONS DES DEUX PROTAGONISTES ?

En premier lieu et du point de vue du cadre théorique, la caractéristique principale de l'État, qui domine le système international, est la capacité de menacer l'existence d'un autre État. Par conséquent, les États plus faibles doivent former des alliances pour résister face aux puissances supérieures. Selon la théorie de l'équilibre des puissances, ces alliances dans un système multipolaire ne sont pas fondées sur des valeurs partagées, elles sont érigées dans le but de contrebalancer la puissance dominante.

[...]

Le thème des alliances géopolitiques, stratégiques en Amérique latine est illustré par les nombreux changements qu'apporte Chavez après son élection en 1998. En effet, ce dernier va saisir toutes les opportunités qui s'offrent au Venezuela de contrebalancer l’influence étasunienne en Amérique-du-Sud, mais également à l'échelle internationale. La détermination du nouveau président vénézuélien est motivée par les idées de la Révolution bolivarienne – de Simon Bolivar, acteur majeur quoique contrasté de l’indépendance des colonies du Nord du continent sud-américain. Cette idéologie dont les principes fondateurs sont ceux du « socialisme du XIXème siècle », anti-capitaliste et donc anti-américain, a pour programme d'échange la « pétro-diplomatie », savoir l'édification d'alliances par le biais de contrats d'exploitations du pétrole vénézuélien par des compagnies étrangères. Convaincu de l'opposition étasunienne à la « Révolution bolivarienne », Chavez met en place une politique de transformation de l'ordre établi par les gouvernances globales, tel que nous le connaissons encore de nos jours ; il s'agit du monde multipolaire. Cet objectif du président passe par la confrontation du néo-libéralisme économique et de la globalisation, moyen de parvenir, in fine, à des actions allant à l'encontre des intérêts américains.

[...]

Le Brésil, quant à lui, poursuivit une politique pragmatique, modérée, cependant déterminée à instaurer un monde multipolaire dans lequel les États-Unis sont un allié comme un autre. Ce point est crucial puisqu’il marque la rupture idéologique entre le chavisme anti-américain et la position brésilienne. En effet, Lula, Président ouvrier du Brésil de l’époque est anti-libéral, fondateur du Parti des Travailleurs, sans lien avec les communistes ou avec les socio-démocrates, dont le programme est tout entier orienté vers le combat contre la superpuissance et l’hégémonie du modèle économique dominant sur la planète. La vision de Lula da Silva est davantage fondée sur les coopérations entre les pays opposés à la domination de l’ordre établi, que sur une lutte doctrinale et idéologique telle que celle proposée par Chavez. Le propos de Lula sera de tisser des liens diplomatiques et commerciaux normaux avec Washington. Cette volonté d’apaisement va perdurer sera maintenue par l’administration Rousseff.

2. L'UTILISATION DES RESSOURCES GÉO-ÉCONOMIQUES POUR LA CONSTRUCTION DU MONDE MULTIPOLAIRE

3. LE RÔLE DES STRUCTURES INSTITUTIONNELLES

4. LA DIPLOMATIE COMME OUTIL POUR ATTEINDRE LE MONDE MULTIPOLAIRE

CONCLUSION

Le manque de moyens nécessaires à la transformation du système international en vue de mettre fin à la domination des États-Unis, amène le Venezuela et le Brésil  à pratiquer contre ces derniers la politique de « soft balancing ». Cette forme plus « douce » du traditionnel « power balancing » cherche à augmenter les coûts pour la superpuissance à travers une série d'actions diplomatiques. Pour le Venezuela, comme présenté au cours de cette analyse, cela se traduisit par une opposition systématique à toute forme de coopération (dans le domaine des narcotiques, par exemple), par la création d’alliances avec des pays idéologiquement proches (Biélorussie, Cuba, Iran),  par la mise en place d’obstacles dans les forums internationaux (organisation parallèle de sommets anti-américains), par la formulation de contre-propositions (la mise en place de l'ALBA) et par le jeu des tensions diplomatiques (négociations avec la Russie sur le déploiement de missiles sur le territoire du Venezuela par exemple). Toutes les actions du Venezuela étaient guidées par l’idéologie révolutionnaire bolivarienne. En ce qui concerne le Brésil, sa vision de la construction du monde multipolaire était effectivement différente. Il ne fondait pas le principe politique international de « soft balancing » sur un système idéologique. En poursuivant ses intérêts par pragmatisme, le Brésil savait qu'il ne pouvait exclure de ses stratégies son puissant voisin nord-américain. Par conséquent, il utilisa divers outils économiques, institutionnels et diplomatiques dans le but de réformer les règles de l'ordre établi. Ainsi, le Brésil ne contesta aucunement les fondements de ce système international, tels que le libre marché ou la démocratie, sur lesquels il a notamment développé sa puissance. Son approche consiste en un développement de partenariats multilatéraux avec tous les acteurs composant la scène internationale. Reste à savoir, si les visions d'un nouvel ordre mondial selon le Président Lula et le Président Chávez trouveront une continuité dans les politiques de Dilma Rousseff et celles de Nicolás Maduro.

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